les nuages se font tourner, là-bas, devant la fenêtre, attachés aux cordes qui coupent les ciels bleus, verts, noirs, tous les couleurs entre l’encoffrement de son tête. elle se met en devant du carreau, dans son appartement aux cieux, en ses mains une coupe du thé gris, son jacquard trois calibres trop grand. entre les vitres, les molécules d’air se font penser aux grands airs libres devant, aux gouttes sur la verre, comme des lettres perdues, des mots jaunes sur la rue, la cité imaginaire. qu’est-ce qu’elles sont disposées à dire, raconter, en cet vendredi pluvieux. non, dit-elle, mais non, ceci-là, c’est pas ma vie, mon avenir, ma–
sur la véranda, elle voit les lumières vespérales, sur la cité, l’ombre au panthéon, elle écoute le chuintement des oiseaux dans l’air tranquille, le souffle de la famille en chambre. la cité rêve des temps perdus, les maisons boisés attendent l’excavatrice, selon les règles d’un marché déchaîné; les joueurs d’échecs devant les vieilles églises, les cavaliers mongols et khwârazms dans les rues, et un petit enfant au nom d’iossif qui joue brigand et politburo, dithyrambique, là-bas, dedans la boue. un jour, peut-être, elle s’en allait libérer, du monde gris, en quête des mots vivants, imaginaires et morts. va s’en mettre en marche, sans aucun avertissement, envers la cité, en passant les soldats russes, leurs compagnes jeunes, les lumières rouges en périphérie, les batteurs fatigués aux couteaux. à travers le sable, les coquilles; la mer, enfin, elle n’avait jamais vu la mer. en pensant cela, et aux myriades des gens autour d’elle, elle regarde la nuit sombre.
les nuits, elle contemple le ciel, dedans sa berceuse. c’est le paradoxe d’olbers qui dit que, dedans un univers statique et infini, il n’y aura aucun ciel noir. tous les étoiles fixes qui font illuminer les horizons du monde, même comme le jour qu’ils l’ont retrouvée, au bout du monde, à moitié mort, la robe déchirée, une coquille dans la poche. il faut rester, le ciel est noir, il n’y paraît exister de la vie par derriere les montagnes, et le monde s’ira fermer doucement.
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